André Dhôtel

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

André Dhôtel, né le à Attigny (Ardennes) et mort le à Paris, est un écrivain français, à la fois romancier, conteur et poète, ainsi qu'un scénariste.

Citations[modifier]

L'Enfant qui disait n'importe quoi (1968)[modifier]

Alexis parlait toujours sur un ton modéré, même presque à voix basse, à cause de cette habitude qu'il avait prise de s'accorder au silence des bois ou de l'étang et à la méfiance des bêtes. Cependant, de temps à autre, il éprouvait la nécessité de lancer une sorte de cri. Comme il ne voulait pas vraiment crier, il s'était avisé de prononcer des exclamations contenues, mais qui ressemblaient à un cri à cause de leur étrange sonorité. N'importe quel nom, qu'il avait trouvé dans les dictionnaires. Un nom de ville, de plante, de minéral, pourvu qu'il fût tout à fait saugrenu. Peut-être Alexis voulait-il signifier ainsi qu'il y avait en lui ou autour de lui quelque chose d'inexprimable et que jamais il ne parviendrait à comprendre.
  • L'Enfant qui disait n'importe quoi (1968), André Dhôtel, éd. Gallimard, coll. « Folio Junior », 1997, p. 14


Jamais il n'oublierait ce premier contact après ses années de solitude. Les bêtes et les plantes gardent toujours une subtile discrétion et une grâce profonde. Même les sangliers en poursuivant leurs voies brutales savent se tenir comme en dehors du monde, dans une sorte de rêve qui n'appartient qu'à eux, tandis que ces voyageurs ne cessaient d'insister pour communiquer leurs pensées et pour pénétrer les pensées des autres. Le piétinement des vaches était d'une légèreté charmante en comparaison de leur lourdeur.
  • L'Enfant qui disait n'importe quoi (1968), André Dhôtel, éd. Gallimard, coll. « Folio Junior », 1997, p. 30


Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :