Edda de Snorri

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Couverture d'un manuscrit de l'Edda de Snorri illustré par Ólafur Brynjúlfsson (1760).

L’Edda ou Edda de Snorri (Snorra Edda en vieux norrois, langue dans laquelle elle est rédigée), également connue sous les noms d’Edda en prose et de Jeune Edda, sans doute rédigée à partir de 1220 par le poète, historien, mythographe et homme politique islandais Snorri Sturluson, se veut d’abord un manuel de poésie scandinave traditionnelle, la poésie scaldique. Mais c’est aussi et surtout une présentation complète et organisée de la mythologie nordique, qui en fait l’un des chefs-d’œuvre de la littérature médiévale et un classique de la littérature islandaise.

La Gylfaginning (mystification de Gylfi)[modifier]

Gefion, toute joyeuse,
À Gylfi arracha le joyau des domaines ancestraux
L'accroissement du Danemark,
Si bien que fumèrent les bêtes de trait.
Huit astres du front, ils présentaient,
Les bœufs, et quatre têtes,
Quand ils marchèrent devant le vaste butin
De l'île aux prairies.

  • Poème du scalde Bragi l'ancien cité par Snorri dans le premier chapitre et relatant la création de l'île danoise de Seelande. L'expression « les astres du front » désigne les yeux des bœufs.
  • L'Edda. Récits de mythologie nordique, Snorri Sturluson (trad. François-Xavier Dillmann), éd. Gallimard, coll. « L'Aube des peuples », 1991, chapitre 1, p. 29-30


Tiens-toi debout, là, devant nous
Pendant que tu questionnes !
C'est à celui qui raconte qu'il revient d'être assis.

  • Réplique en vers adressée par Odin à Gylfi qui est venu mettre à l'épreuve l'étendue du savoir des dieux. Leurs réponses constituent les différents chapitres de l'Edda.
  • L'Edda. Récits de mythologie nordique, Snorri Sturluson (trad. François-Xavier Dillmann), éd. Gallimard, coll. « L'Aube des peuples », 1991, chapitre 2, p. 31


C'était à l'origine des temps,
Alors que régnait le néant.
Ni sable, ni mer n'y avait,
Ni vagues glacées.
N'existait la terre,
Ni le ciel très haut.
Immense était l'abîme,
Mais nulle plante ne poussait.

  • Strophe 3 de la Voluspa citée par Snorri au chapitre 3. Le propos est placé dans la bouche d'Odin expliquant à Gylfi l'origine du monde.
  • L'Edda. Récits de mythologie nordique, Snorri Sturluson (trad. François-Xavier Dillmann), éd. Gallimard, coll. « L'Aube des peuples », 1991, chapitre 4, p. 33


Ils prirent Ymir, le transportèrent au milieu de l'immense abîme Ginnungagap et en firent la terre. De son sang, ils firent la mer et les lacs, de sa chair la terre [ferme], et de ses os les montagnes.
  • Les fils de Bor tuent Ymir et emploient son cadavre pour créer le monde.
  • L'Edda. Récits de mythologie nordique, Snorri Sturluson (trad. François-Xavier Dillmann), éd. Gallimard, coll. « L'Aube des peuples », 1991, chapitre 7, p. 37


Ce frêne est le plus grand et le meilleur de tous les arbres ; ses branches s'étendent au-dessus du monde entier et dominent le ciel.
  • Début de la description de l'arbre cosmique Yggdrasil.
  • L'Edda. Récits de mythologie nordique, Snorri Sturluson (trad. François-Xavier Dillmann), éd. Gallimard, coll. « L'Aube des peuples », 1991, chapitre 15, p. 45


Loki est beau d'apparence, mauvais de caractère, très changeant dans son comportement. Plus que les autres êtres, il possédait cette sagesse qui est appelée rouerie, ainsi que les ruses permettant d'accomplir toutes choses. Il mettait constamment les dieux dans les plus grandes difficultés, mais il les tirait souvent d'affaire à l'aide de subterfuges.
  • Extrait de la présentation de Loki dans l'énumération des Ases.
  • L'Edda. Récits de mythologie nordique, Snorri Sturluson (trad. François-Xavier Dillmann), éd. Gallimard, coll. « L'Aube des peuples », 1991, chapitre 33, p. 61


Longue est une nuit,
Longue une seconde nuit,
Comment languirai-je trois nuits ?
Souvent un mois
Me parut moins long
Que la moitié de la nuit
Qui précédera cette noce.

  • Plainte de Freyr avant ses noces avec Gerd, fille de Gymir et d'Aurboda.
  • L'Edda. Récits de mythologie nordique, Snorri Sturluson (trad. François-Xavier Dillmann), éd. Gallimard, coll. « L'Aube des peuples », 1991, chapitre 37, p. 69


Éditions citées[modifier]

  • Snorri Sturluson, L'Edda. Récits de mythologie nordique, traduit du vieil islandais, introduit et annoté par François-Xavier Dillmann, Gallimard, coll. « L'Aube des peuples », 1991 (ISBN 2-07-072114-0).

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