Jules Supervielle

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Photographie de Jules Supervielle en 1940
Jules Supervielle.

Jules Supervielle (16 janvier 188417 mai 1960) est un poète et romancier français.

Citations[modifier]

Pâle soleil d'oubli, lune de la mémoire,
Que draines-tu au fond de tes sourdes contrées ?
Est-ce donc là ce peu que tu donnes à boire
Ces gouttes d'eau, le vin que je te confiai ?

  • Oublieuse mémoire (1949), Jules Supervielle, éd. Gallimard, 199, p. 485


Les vers de Du Bellay ne sont presque jamais ceux d’un solitaire. Sa poésie, parlante, est une quête d’amitié.
  • Tableau de la littérature française, Jules Supervielle, éd. Gallimard, 1962, chap. Du Bellay, p. 255


On voyait le sillage et nullement la barque
Parce que le bonheur avait passé par là

  • « Le sillage », Jules Supervielle, dans Anthologie de la poésie française du XXe siècle, Michel Décaudin (Ed.), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1983, p. 244


J'ai trop aimé les fleurs et leurs senteurs si douces,
Les blondes fleurs des champs, qui ne vivent qu'un jour,
J'ai trop aimé l'Automne avec ses feuilles rousses
Qui sont comme des cœurs qui palpitent toujours...
[...]
J'ai trop aimé les fleurs, les baisers, les sourires.

  • Œuvres poétiques complètes, Jules Supervielle, éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1996  (ISBN 978-2-07-011-438-2), partie Brumes du passé (1901), chap. J'ai trop aimé les fleurs..., p. 10


Et quand je sens partout la faim et l'injustice,
Quand je vois le petit écrasé par le grand,
Quand le droit est vaincu par la force et le vice,
Je ne crois plus à rien , si ce n'est au néant...

  • Œuvres poétiques complètes, Jules Supervielle, éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1996  (ISBN 978-2-07-011-438-2), partie Brumes du passé (1901), chap. Révolte, p. 15


Les vieux airs béquilleux, rouillés et chevrotants,
Sont comme des bouquets de tristes fleurs fanées,
Qui n'ont pas de parfums âcres et pénétrants,
Mais qui portent en eux le parfum des années.
[...]
Je vous aime, airs naïfs, dont l'âme douce rôde
Comme une fleur vieillotte errant au jeu des vents ;
Vous mêlez à la cendre immense du vieux temps,
L'intime odeur du bois sur la braise encore chaude !

  • Œuvres poétiques complètes, Jules Supervielle, éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1996  (ISBN 978-2-07-011-438-2), partie Comme des voiliers (1910), chap. Les vieux airs, p. 28


J'aurai flâné ma vie, incertaine rivière,
Visitant bois, ravins, villes au gré du sort,
Et sans jamais pouvoir retourner en arrière,
Un jour, j'arriverai, surpris, au seuil de Mort.

Puissé-je alors, brillant d'une ultime lumière,
Riche de tous les ciels que j'aurai reflétés,
Avoir le calme élan des larges estuaires
Dans la pompe des fins d'été !

  • Œuvres poétiques complètes, Jules Supervielle, éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1998  (ISBN 2-07-040-311-4), partie Poèmes (1919), chap. Voyage en soi, p. 51


— Valériane ou Véronal ?
— Bon élève en neurasthénie,
Premier accessit d'insomnie,
Prends donc le train pour n'importe où,
Fourre ta tête dans un trou.
La première vache béate
Vaut tous les glycéro-phosphates,
Et l'herbe est d'un très bon conseil. [...]

  • Œuvres poétiques complètes, Jules Supervielle, éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1998  (ISBN 2-07-040-311-4), partie Poèmes (1919), chap. Les poèmes de l'humour triste, p. 78


[...]
Je regrette d'avoir ri
J'ai besoin qu'on m'idolâtre ;
Mon âme est au pilori,
Je vais chez mon psychiatre.

  • Œuvres poétiques complètes, Jules Supervielle, éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1998  (ISBN 2-07-040-311-4), partie Poèmes (1919), chap. Les poèmes de l'humour triste, p. 80


Soyez bon pour le Poëte,
Le plus doux des animaux.
[...]

  • Œuvres poétiques complètes, Jules Supervielle, éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1998  (ISBN 2-07-040-311-4), partie Poèmes (1919), chap. Les poèmes de l'humour triste, p. 83


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